
Fais le beau et tais-toi
Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, par leur documentaire « Les nouveaux chiens de gardes », réalisé le 11 janvier 2012, démontrent que nous ne sommes pas si loin de la « préhistoire » du journalisme. Où en est la démocratie ? Qu’en est-il de l’indépendance, de l’objectivité et du pluralisme, si chers aux grandes rédactions ? Indirectement, sommes-nous réellement informés ?
Noam Chomsky, dans son essai « Les exploits de la propagande » le soulignait déjà : les médias appartiennent à un monopole d’affaires. Tous propagent les mêmes idées. Les médias ne sont plus indépendants. L’ont-ils d’ailleurs déjà été un jour ? Journalistes vedettes et politiciens se côtoient régulièrement dans des cadres « sélects ». Certains grands dirigeants de presse doivent leur place à leurs relations. Le monde politico-économico-médiatique n’est qu’une grande famille.

Quelle place reste-t-il pour l’objectivité et le pluralisme ? Les journalistes et les experts de plateau ont des intérêts dans le monde des entreprises. L’objectivité est dès lors inexistante. La qualité de l’information en est réduite. Les rédactions ne savent plus aller à contre-courant et surprendre l’opinion publique.
Un jour, un professeur m’a demandé en évoquant le journalisme : « N’est-ce pas Nicolas que tu fais un métier passionnant ? ». « J’attends de voir », ai-je répondu. J’attends effectivement de constater la réalité journalistique professionnelle : celle décrite par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat ne me convient pas. Elle me fait honte. Je ne suis pas sûr de pouvoir y participer.